sábado, 24 de abril de 2010

Me ajudem por favor!


Essa minha conversa de falar dos franceses me instigou a ler o Le Monde, o problema é que não sei ler francês obviamente. O pior é que achei um artigo que acho ser interessante, pode até não ser, mas a impressão que me deixa é que é bastante crítico.
Se alguém puder me ajudar na tradução fico muito agradecido:

par ALINE LOUANGVANNASY, professeur de philosophie

Comme à son habitude, le discours présidentiel sur le thème de la sécurité mêle habilement les questions de la grande criminalité, de la délinquance et de la difficulté scolaire. Le 20 avril 2010, sur fond de débâcle électorale, Nicolas Sarkozy s’est contenté simplement de durcir le ton, ce qui en matière de politique éducative — l’éducation étant maintenant incluse dans les problématiques liées à la sécurité — témoigne du profond mépris dans lequel il tient la communauté scientifique qui a planché récemment sur la question de la sécurité à l’école, et de la grande vanité ou de l’aveuglement de cette même communauté scientifique.
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La construction du discours vise à nous faire croire que nous sommes face à un seul et même phénomène (les mêmes causes explicatives nécessitent les mêmes réponses) qui se décline selon une différence de degré. À chaque palier correspond un personnage : le truand, le voyou et maintenant le perturbateur. Le perturbateur est un voyou en puissance, lequel ne peut avoir qu'un destin de truand. Le paragraphe qui précède l’annonce des mesures pour endiguer la violence scolaire — vision hallucinée d’un climat de terreur urbaine — est significatif de cette confusion des registres.

« [Les violences] montrent le désarroi des truands (1) qui amassent des fortunes sur le malheur des autres. Et ces truands se vengent en agressant les policiers, les chauffeurs d’autobus, les sapeurs pompiers. Ces truands se défoulent en insultant et en lynchant ceux qui tombent dans leurs mains, qu’ils soient enfants, personnes âgées ou handicapés. Ils essaient de répandre un climat de haine et de terreur. »

Autant dire que le film de Stanley Kubrick, Orange mécanique, était prémonitoire de notre époque.

Le maintien de l’ordre nécessite une vitrine. Aussi il est important de délimiter un périmètre — le département de Seine-Saint-Denis – qui, par ses caractéristiques, pourra être le laboratoire « social » idéal dans lequel l’exception sera désormais la règle (2). Si l’expérience est concluante, on pourra ensuite la généraliser au reste de la population. Dans ce « parc humain » comme l’écrirait le philosophe Peter Sloterdijk, pour construire de la cohésion, il faut cibler un ennemi, cause de la violence et donc susceptible de corrompre le corps social. Ici il n’y a pas d’ambiguïté, l’ennemi ce sont les classes populaires originaires des flux migratoires principalement du Maghreb et de l’Afrique, « celles qui touchent les allocations familiales » et sur lesquelles se déploient tous les fantasmes collectifs construits sur l’opposition civilisation/barbarie. Un paragraphe du discours est bien évidemment consacré à la question de l’immigration, puisque « 40 % des jeunes de Seine-Saint-Denis ont au moins un parent d’origine immigrée ». Mais de la question de l’intégration, le discours glisse très vite vers le problème de l’immigration clandestine contre laquelle il faut absolument lutter : « Tout migrant en situation irrégulière a vocation à être reconduit dans son pays. Il n’existe pas de solution alternative. Toute autre politique, notamment celle d’une régularisation globale, conduirait au désastre, à un choc (3) dévastateur pour le pacte républicain ». À nouveau le ton est emphatique, il faut donner corps à la menace pour susciter la mobilisation.

La répétition de la nécessité de supprimer les allocations familiales aux mauvais parents, proposition que la grande majorité des élus, qu’ils soient de gauche ou de droite, refuse d’appliquer, n’a que cette seule fonction : désigner l’ennemi. Qu’elle soit appliquée ou non est tout à fait secondaire.

Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy va beaucoup plus loin. Il propose d’autoriser les juges à « interner », contre l’avis des parents, les adolescents « perturbateurs » dans des établissements spécialisés. Il ne s’agit plus simplement d’éloigner les mauvais éléments du troupeau pour les rééduquer, mais de priver de la solidarité collective et de déchoir de leurs droits fondamentaux toute une partie de la population. Ainsi lorsqu’il dit que « nous devons préserver à tout prix la sécurité de [nos] enfants », et bien voilà le prix qu’il nous faudrait payer.

(1) L’image du « désarroi du truand » a de quoi nous laisser perplexes lorsque nous savons que la récente réforme de la justice a minimisé le délit d’abus de biens sociaux.

(2) Autrement dit une zone de non-droit.

(3) Comment ne pas entendre ici une allusion subliminale au « choc des civilisations » ?

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